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la vie, la mort, l'art, la vie

27 janvier 2007

Lendemains d'un suicide râté

Avril 2006

Ce que je vis est sans doute – allez savoir… - une période bien étudiée, classifiée, nommée : celle de la suicidée qui a tout raté, même son départ pourtant programmé ( Tout ça parce que je voulais entendre une voix amie avant de partir, m’endormir plus tard après l’avoir entendue une dernière fois !).
Période nommée donc, mais je ne sais comment. On trouve de tout sur le suicide : des manuels pour les familles, des théories explicatives et décortiqueuses du pourquoi/comment, des guides pour s’en préserver (surtout ne craquez pas, , la vie est belle), des opuscules sur le deuil….
Mais rien sur : " Pourquoi bande de cons, m’avez –vous réanimée ? Pourquoi un cancéreux est-il reconnu dans son désir d’en finir et pas moi ? De quel droit vous êtes-vous acharnés à me faire vivre ? "
Je n’en pouvais plus, j’avais le droit de choisir . J’avais avalé tout ce qu’il fallait pour que tout s’arrête, je ne me serais rendu compte de rien. Je m’endormais, mon cœur ou que sais-je d’autre aurait lâché et je serais passée, trépassée, bientôt remplacée. Sans regret. Il y a tant d’êtres humains sur Terre : qu’importait que je cesse de vivre ? Je le dis sans chichis !
Ce suicide m’appartenait. Aucune maladie ne m’aurait traitée avec autant de douceur. Mais c’est ainsi, il faut se cacher pour mourir, sinon ce sont les griffes crochues des réanimateurs, ces demi-dieux qui déploient le nec plus ultra la médecine mécanique à tort et à travers… Au cas où il se rendrait compte, le suicidé, que finalement y veut plus mourir !
Et moi donc dans le coma, en réa, ridicule. 12 heures à craindre que le cœur ne lâche (c’était mon objectif, bande d’idiots), 24 heures pour s’assurer d’un pronostic favorable.
FAVORABLE ? C’est ridicule enfin ! Mon cœur a déjà lâché depuis longtemps, il voulait s’arrêter.
Fallait pas vous inquiéter les gars : ce n’était pas un caprice, une lubie inopinée, mais un désir profond devenu serein.

 

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